Le faux bourdon ou l'abeille mâle dans la ruche !

Le faux bourdon est un membre à part entière de la colonie d’abeilles. Issu d’un ovule non fécondé, il est le mal de la troupe. Bien souvent considéré comme un parasite, le faux bourdon a tendance à se nourrir de la réserve de miel de la ruche sans pour autant y donner sa part dans la production. C’est d’ailleurs pour cette raison que les abeilles ouvrières ont tendance à le repousser. 

Comment reconnaître un faux bourdon ?

Un faux bourdon se distingue des restes des individus producteurs de miel par son apparence. C’est un insecte qui est beaucoup plus gros par rapport à une abeille butine, avec une forme bien ronde. Il pèse bien plus lourd, avec un poids d’environ 220 mg. 

Sa forme est cependant assez semblable à celle d’un bourdon, d’où son nom. Les non connaisseurs pourront facilement confondre ces deux espèces qui sont pourtant très différentes. Comparé aux autres abeilles, ce mal émet beaucoup plus de bruit en volant, et vous pouvez aussi remarquer que son organe de reproduction est plus imposant. Quant à son corps, il est plus trapu et plus grand par rapport à une abeille reine. Ses antennes sont plus longues.

Mais d’autres caractéristiques peuvent également différencier un faux bourdon des autres abeilles. Des caractéristiques plus techniques, que l’on ne peut découvrir qu’à l’aide d’un microscope. C’est par exemple le nombre d’œil, pour un faux bourdon, on compte à peu près 8 000 facettes contre 5 000 seulement pour les ouvrières.

A quoi sert un faux bourdon ?

Nomade, cette abeille solitaire se promène de ruche en ruche en quête d’une femelle à féconder. Vous l’aurez compris, son rôle principal c’est de féconder la reine. Il n’est pas butineur et ne défend pas une ruche. C’est d’ailleurs pour cette raison que cette espèce n’est pas dotée de dard. Il ne risquera pas de faire un mal à l’homme. Le faux bourdon assure surtout le brassage génétique pour la préservation de l’espèce. Il est impossible pour un faux bourdon de s’accoupler avec une reine issue de la même lignée que lui. Il se doit de rechercher d’autres abeilles reproductrices dans d’autres colonies.

Le cycle de faux bourdon

Les faux bourdons prennent vie au sein de l’essaim. En général, les premiers mâles naissent à peu près 7 semaines suivant l’installation de ce dernier. Et pour atteindre l’âge mature, apte pour la reproduction, il lui faudra entre deux semaines à 25 jours.

Les faux bourdons commencent donc à féconder des reines en début de printemps et stoppent leur reproduction en début d’été. Ce sont des espèces d’abeille qui ne vivent pas trop longtemps, car leur espérance de vie est limitée à 90 jours seulement. Pendant cette période, cette abeille mâle devra trouver une reine réceptive pour l’accouplement dans le souci de la continuité de sa lignée. Aussitôt que le faux bourdon atteint son âge de maturité, il devra alors quitter sa ruche pour partir en quête d’une princesse féconde pour perpétuer sa race.

Pourquoi un faux bourdon meurt après l’accouplement ?

Une fois que le faux bourdon a trouvé sa reine, ces deux abeilles vont s’engager dans un vol nuptial.  Mais la nature veut que le faux bourdon y laisse sa vie quelques instants après l’accouplement.

Plus en détails, elle devra alors piquer son thorax pour remplir sa spermathèque. Une fois rempli, l’abeille mâle va mourir, laissant son organe reproducteur accroché au vagin de la reine. C’est un processus indéniable et toute abeille reproductrice devra y passer.

Où vit un faux bourdon ?

Le faux bourdon est plus présent dans une ruche au printemps. Plusieurs mâles environnent une ruche au moment de l’essaimage dans l’espoir de retrouver une femelle princesse réceptive qui va devenir une reine.

A d’autres périodes de l’année, la colonie d’abeilles peut toujours accueillir un mâle étranger. En effet, le faux bourdon n’a pas toujours de ruche fixe. Il va de ruche en ruche dans le but de se nourrir. Si à un moment, la ressource de la colonie devient insuffisante, ce mâle qui ne participe pas dans la production deviendra plus qu’inutile au sein de l’essaim. Et les autres abeilles vont alors la tuer en les piquant. En hiver, aucun faux bourdon ne trainera dans les parages. 

Le faux bourdon : une abeille fragile, qui ne peut pas se nourrir seul

Malgré son caractère solitaire qui se promène d’une ruche à une autre, le faux bourdon est un mâle qui reste faible. Déjà, qu’il est dépourvu de dard pour sa propre défense, il est incapable de se nourrir seul. Il devra dépendre de la production de miel des autres troupes d’abeilles ouvrières.

Une fois qu’il a trouvé une colonie qui accepte de l’intégrer et de le nourrir, il pourra donc y vivre, tout en tentant de trouver une femelle vierge qui soit prête à s’accoupler avec  lui. Il peut y avoir plusieurs faux bourdons dans une colonie. Cependant, au cas où la ressource devient rare dans la colonie, ce sont les mâles, n’ayant pas réussi à féconder une reine, qui se retrouvent les premiers sacrifiés.

Les autres rôles des faux bourdons dans la ruche

Mais outre la fécondation de la reine, savez-vous que les faux bourdons peuvent aussi avoir d’autres utilités dans la ruche ? Certains apiculteurs ont tendance à piéger ces « voleurs de miel » dans le souci d’optimiser leur production. Cependant, ces petits insectes reproducteurs peuvent apporter leur contribution au bien-être de la ruche.

Le faux bourdon procure de la chaleur au sein d’une ruche où il habite. Si la colonie le reçoit, et qu’il se retrouve à l’intérieur, il offrira une condition de reproduction optimale aux œufs en les mettant à une température convenable.

Mais les faux bourdons ont également un rôle d’éducateur pour les jeunes abeilles. Ils pourront les accompagner jusqu’à ce qu’elles atteignent leur âge mature.

Les faux bourdons ont tendance à se déplacer plus par rapport aux autres abeilles ouvrières. Ils donc connaissent mieux les endroits favorables aux récoltes. Ils peuvent alors donner des informations capitales aux restes de la troupe sur les lieux propices au butinage.